Poussières d’atelier
Musée Rops Commissariat d’exposition : Laurence Brogniez et Tatiana Debroux, ULB
Catalogue : Au travail ! Les ateliers d’artistes en Belgique au 19e siècle, textes de L.Brogniez, V.Carpiaux, T.Debroux, G.Di Stazio, Ch.Dupont, Th.Cleerebaut, Marjan Sterckx, E.Wicky, Silvana editoriale, 2023, 144 p.
Artistes exposé.e.s :
Evert Jan Boks, Eugène Broerman, Evelyne de Behr, Henri de Braekeleer, Philippe De Gobert, Louise De Hem, Pierre Delcour, Servais Detilleux, Omer Dierickx, Cécile Douard, James Ensor, Henri Evenepoel, Léon Frédéric, Théodore Hannon, Emile Hoeterickx, Charles Houben, Evert Larock, Paul Mathey, Karl Meunier, David Oyens, Peter Oyens, Maurice Pirenne, Henri Privat-Livemont, Félicien Rops, Jan Willem Rosier, Léopold Speekaert, Alfred Stevens, Georges Van Zevenberghen
Poussière d’atelier
Est une pièce réalisée à partir des poussières de mon atelier.
Elle fait référence à l’invisible, au presque rien, ce dont on ne se préoccupe pas, et ici précisément à quelque chose d’insignifiant dans l’espace de l’atelier.
Cette pièce est une mémoire du temps qui passe dans un environnement particulier, l’atelier.
Elle pose la question du lieu de l’atelier. Pour moi, mon atelier se situe dans ma maison. Il y est imbriqué. Ainsi ma vie d’artiste, de femme et de mère sont imbriquées les unes dans les autres.
Je me suis penchée sur la question de la femme artiste et de son manque de visibilité dans le monde de l’art en reprenant un master à l’ULB. J’ai travaillé sur la difficulté de jongler entre vie privée et vie professionnelle dans mon métier.
Cette pièce a été présentée dans l’installation: « une chambre à soi ou la réalité du temps fragmenté » présentée à la Maison des arts de Schaerbeek en 2019 et qui est une réinterprétation de l’essai de Virginia Woolf.
Dans cette installation, j’y avais présenté mon atelier dans cet espace d’exposition.
Cette pièce pose clairement la question des tâches ménagères et de « qui s’y colle » en général.
Elle interroge également la place des femmes dans l’histoire de l’art. Leur manque de visibilité.
Passionnée de peinture, je ne peins pas. J’utilise des stratégies d’évitement. Dont celle-ci. Un objet présentant une masse grise informe contenue dans un globe.
« Poussière d’atelier » pose donc aussi la question de la couleur et de la non-couleur, ici le gris ponctué de minuscules fragments blancs ou colorés. Indice d’une activité de bricolage, quelques clous, des épingles, de petits fragments de bois peints. Ultime trace d’une activité créative qui devait partir à la poubelle. Et que j’ai conservées.
Le globe renforce par contraste l’importance de ces questions et la nécessité de s’y attarder.